Projection du film Chien blanc à Sorel-Tracy : Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, un puissant retour dans le temps

Projection du film Chien blanc à Sorel-Tracy : Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, un puissant retour dans le temps

14 février 2024

Jeudi, le 1er février dernier, notre équipe d’Accès-région, la structure d’accueil et d’intégration pour les nouveaux arrivants portée par L’Orienthèque, était au Cinéma St-Laurent pour la projection spéciale, offerte gratuitement, du film Chien blanc réalisé par la Québécoise Anaïs Barbeau-Lavalette. Effectuée en collaboration avec les cinémas RGFM, l’activité était financée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration dans le cadre de son programme d’appui aux collectivités.

Chien blanc / Synopsis du film. En 1968, aux États-Unis, l’écrivain humaniste Romain Gary adopte un superbe berger allemand abandonné alors que l’Amérique explose à la suite de l’assassinat de Martin Luther King. Il découvrira rapidement avec horreur et stupéfaction qu’il s’agit d’un White Dog, un chien dressé par les Blancs dans le Sud des États-Unis pour attaquer les Noirs. Tenant à ce que l’animal soit réhabilité, Gary le confie alors à un dresseur afro-américain. Sur fond de tensions raciales et de répression policière, nous assistons alors à une dure et prenante histoire de rédemption impossible.

Notre initiative en projetant Chien blanc durant le Mois de l’histoire des Noirs, visait à dénoncer la discrimination raciale et jusqu’où peut aller la haine des hommes quand elle se nourrit d’intolérance, d’indifférence et de destruction. Nous souhaitions aussi susciter des discussions significatives et sensibiliser la population sur l’importance de la persévérance, de la résilience et du combat pour l’égalité.  

À la suite du film, les spectateurs ont été invités à participer à une période d’échanges lors de laquelle ils ont exprimé leurs émotions, leurs réactions et où des pistes de solutions face aux enjeux culturels ont émergé.

Le film dont l’intrigue se déroule à la fin des années 60 nous a permis de constater à quel point une société peut facilement se laisser aveugler par la haine. Triste constat, près de 60 ans plus tard, des mouvements sociaux et politiques récents tels que Black Lives Matter et la CCRAAC (Coalition contre le racisme anti-asiatique Canada) (résultant de l’épidémie de Covid-19), ont dû être créés en vue d’enrayer des montées d’hostilité, de rancune et de ressentiment.

Propos recueillis auprès des spectateurs :

 « À la fin du film, on voit des images d’archives avec quelqu’un tenant une affiche mentionnant :  I can’t breathe. Cela nous rappelle très bien la mort de George Floyd, cet homme qui a été tué à mains nues par un policier blanc en 2020. »

« Parfois, les gens se croient tout permis parce que le groupe le fait! Mais un groupe peut aussi donner la force et le courage de défendre les idéaux. »

« La culpabilité est un terme qui a été apporté dans le film et qui avait pour but de minimiser les actions des Blancs dans la lutte pour l’égalité. Cependant, on voit les personnages s’unir pour lutter à leur façon, tout en ayant espoir qu’ensemble ils pourront réussir l’impossible. »

« Il ne faut pas prendre la place de la personne qui vit la situation, mais plutôt l’accompagner dans la cause. »

« Je ne comprends pas comment les Blancs ont pu aller jusque-là, on se sent coupable comme personne blanche. »

Ainsi, le film Chien blanc a su atteindre son objectif en suscitant de nombreuses prises de conscience, et nous en sommes venus à la conclusion que la discrimination raciale, encore bien présente dans notre société, nous touche tous. En conclusion, c’est en unissant nos forces et en s’acceptant tels que nous sommes que nous parviendrons à diminuer les injustices.

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Le Mois de l’histoire des Noirs est une période de temps importante pour encourager la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir de la communauté noire. Ce mois est tout aussi important pour promouvoir la diversité et favoriser l’inclusion et l’égalité.

C’est en 1995, à la suite d’une mention présentée par l’honorable Jean Augustine, première Canadienne noire élue au Parlement, que la Chambre des communes reconnait officiellement février comme le Mois de l’histoire des Noirs au Canada. Le mois de février a été choisi, car Abraham Lincoln, président américain et proclamateur de l’abolition de l’esclavage, et Frederick Douglass, esclave orphelin et père du mouvement abolitionniste, sont nés au cours de ce mois.

Malheureusement, force nous est de constater que l’égalité n’est absolument pas acquise et que la lutte pour y parvenir est toujours d’actualité. C’est pourquoi, en février, de nombreuses activités sont réalisées partout au Canada en vue de sensibiliser la population sur le sujet.

C’est d’ailleurs suite à la projection du film Chien blanc, le 1er février dernier, que l’équipe d’Accès-région a organisé une période d’échanges pour recueillir les commentaires et les témoignages des spectateurs concernant des pistes de solutions face aux enjeux d’égalité et d’inclusion de la communauté noire.

À cet effet, les participants mentionnent :

« Accueillir la diversité, être curieux et aller vers les autres. Déconstruire et réfléchir aux préjugés. »

« Créer des moments de découverte des autres cultures, voir les points communs qui créeront des liens et des forces entre les gens. »

« Faire des conférences de sensibilisation sur l’histoire des Noirs. Éduquer la population sur les enjeux. »

« Prendre exemple sur les enfants. Ma fille de 9 ans à des amies de différentes cultures et ne se soucie aucunement des différences. »

« Il faut apprendre aux enfants à se tolérer. Et tout passe par les parents. »

« Accepter l’union entre les couleurs. On est tous pareils, nous avons tous le même sang. » 

Enfin, plusieurs prises de conscience ont été faites lors de l’activité, et nous en sommes venus à la conclusion qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour l’égalité de tous. Nous, l’équipe d’Accès-région, nous continuerons, à travers nos diverses activités, à sensibiliser et à unir les communautés, car nous croyons que nos différences devraient être acceptées, voire célébrées, puisqu’elles constituent une source insoupçonnée d’enrichissement collectif. 

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